Cher Monsieur,
j’ai pris connaissance de votre note, tendanciellement insultante, concernant mon essai « Le Transhumanisme, stade terminal du capitalisme », paru en 2022.
Je tiens seulement à vous objecter quatre choses.
Premièrement, la prochaine fois que vous rendrez compte d’un de mes ouvrages, je vous prierai d’en lire avant a minima les dix premières pages, afin d’éviter d’en dénaturer le contenu. J’ai la fâcheuse impression que vous vous êtes contenté de la quatrième de couverture, dont un simple copier-coller constitue une bonne moitié de votre article. Je ne vous ferai pas l’affront de penser que vous puissiez être un simple abruti, donc l’incompréhension totale que vous témoignez de mon propos indique à tout le moins une lecture très inattentive de ces lignes.
Deuxièmement, je vous dénie le droit de m’associer à un quelconque milieu « bobo ». J’ai commencé à travailler à l’âge de 17 ans, et exercé des métiers que vous jugeriez certainement, à en croire vos écrits, inférieurs ou inutiles, avant de me former à l’art et à la pensée critique en autodidacte, puis de pratiquer la sociologie sans l’apport de l’université.
Je ne pense pas que, comme moi, vous ayez un jour risqué la moindre opportunité professionnelle à cause des idées que vous exprimez publiquement. Personnellement, j’ai perdu des expositions, des soutiens financiers, récemment un diffuseur, j’ai subi la censure à cause de positions politiques minoritaires dans le champ culturel que j’ai jusqu’ici assumées sans jamais baisser les yeux. Essayez, par exemple, d’appeler à voter RN ou de défendre les Gilets Jaunes dans ce fameux milieu bobo, et vous verrez. Quand vous aurez comme moi sur le dos toute la racaille islamogauchiste, on verra comment vous vous démerderez avec. À mon avis très mal.
J’accepterais volontiers le qualificatif de bourgeois, dans la mesure où, tout comme vous, je vis désormais dans des conditions matérielles plutôt confortables, mais après un minimum de recherche sur votre compte, le terme « bobo » me semble bien plus congruent avec le milieu dans lequel vous évoluez qu’avec mon mode de vie ou mon entourage immédiat.
Troisièmement, le capitalisme n’est pas une idéologie (comme socialisme ou libéralisme) mais un système de production, duquel procèdent le consumérisme (l’aliénation par la marchandise) et la financiarisation (arraisonnement de l’économie productive à un régime de spéculation - et non pas « financiarisme », ce qui ne veut rien dire). Rien à voir avec ce que vous décrivez comme « l’apologie de l’entreprenariat privé ». Je ne sais pas où vous êtes allé chercher cette définition ubuesque, mais elle me semble davantage de la compétence d’un pilier de bistrot à moitié beurré que de l’intellectuel rigoureux et légitime que vous prétendez être.
Enfin, si vous m’aviez lu, vous auriez davantage de réserve à asséner ce genre d’affirmation audacieuse sans aucunement l’argumenter : « Quant au fond du propos, il ne tient évidemment pas la route puisque les artefacts technologiques, algorithmiques ou numériques sont des œuvres humaines où l'intelligence et la connaissance humaines resteront à jamais indispensables. »
Mon livre fait calmement en à peu près cent pages la démonstration factuelle et documentée du contraire.
Et surtout, vous auriez probablement un peu de dégoût de vous-même avant de pondre un paragraphe d’une telle obscénité répugnante : « En revanche, ce qui est vrai, c'est que ces artefacts remplaceront, sans remords, les humains médiocres, incapables ou fainéants ... C'est là, et là seulement, que le problème socio-politique se posera; mais avec ou sans transhumanisme, il se pose déjà aujourd'hui avec la robotisation et l'algorithmisation accélérées de millions de tâches autrefois assumées par des humains. »
Je suis ravi d’apprendre que les millions d’ouvriers, d’employés et de travailleurs manuels qui ont subi au cours de ces dernières décennies le grand remplacement de l’être humain par la machine étaient à vos yeux des êtres médiocres, incapables et fainéants, des êtres surnuméraires que vous vouez sans compassion à la casse.
Alors, sachez que si vous aviez lu mon livre (décidément, vous auriez beaucoup à y gagner !) vous seriez instruit du fait que la nouvelle révolution numérique à l'œuvre n’affectera pas en premier lieu nos forces vives, mais les demi-habiles surdiplômés, les professions intellectuelles non créatrices de richesse, les fausses élites en bout de course, bref, elle massacrera essentiellement et sans pitié les pauvres connards de votre espèce.
À bon entendeur,
Nicolas Le Bault
Pour ceux qui auront le courage de rechercher l’article dans le foutoir innommable de son site : https://www.noetique.eu/journal/actualite-de-letre-au-devenir-aout-2022?fbclid=IwY2xjawHFaotleHRuA2FlbQIxMAABHYICiFnfmgOSZ-yly7z77JajkDJsi8qAmdRju7yth_wbfCV-RLDC9I-KZA_aem_iTgVPgKaJeJLNhm_7Uv5cg
Pour commander mon livre : https://www.amazon.fr/Transhumanisme-stade-terminal-capitalisme/dp/2958352722?fbclid=IwY2xjawHFaqlleHRuA2FlbQIxMAABHZ1ez0SE-MYLozROu9Kh2vF8yqllnciK-tMwtrhktXOu0DkoCdaEU2t88w_aem_fgrAdNUKeIwIXVsdq4fk_g