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Qui sont les loups ?

De ceux qui crient au loup comme des enfants espiègles, et que personne n’entendra crier lorsque de plus féroces créatures viendront les avaler tout crus, j’aimerais savoir : qu’auraient-ils fait de leurs petites mains qui jamais n’ont tenu une arme si l’homme le plus puissant du monde avait véritablement effectué un salut nazi sous leurs yeux ?
Feraient-ils encore semblant d’avoir peur, ou bien auraient-ils peur pour de vrai, et agiraient-ils en conséquence ?
Depuis le 20 janvier, le grand banquet de la terreur donne lieu à d’inquiétants mouvements de masse, à des séries de réactions irréfléchies, excessives, irrationnelles et surtout, c’est là le plus malaisant, identiques les unes aux autres. Entre l’investiture de Donald Trump et aujourd’hui, j’ai vu passer des centaines de fois sur mon fil d’actualité Facebook la même publication absurde, d’un arrêt sur image montrant Elon Musk tendant le bras, accompagné d’un commentaire indigné et d’un appel à la résistance.
La réplication ne s’exerce pas seulement dans le partage du même, mais surtout dans les comportements et dans l’expression des individus, tous soumis à un semblable régime émotionnel hystérique.
Cela ressemble à une psychose collective. Les wokes diraient : à une panique morale.
Mais, malgré son agressivité bruyante, la grande parade antinazie sonne étrangement faux. Serait-ce, comme l’on dirait d’une personne qui crie trop fort au lit, de la simulation ?
Les vrais résistants dans l’Histoire n’allaient pas se replier sur Mastodon ou sur Bluesky. Ils fermaient leur grande gueule et risquaient leur vie face à des ennemis bien réels, eux. Donc pourquoi tout ce bruit ?
Ma théorie personnelle est que l’essentiel de ces gens qui crient au loup font tout simplement semblant de s’inquiéter d’un retour du nazisme.
Il existe trois niveaux de conscience différenciés dans le gauchisme. Ils se distribuent dans trois catégories bien définies de gauchistes, qui sont les suivantes:
Les premiers, ceux qui savent, et sont bien conscients de ce qu’ils font. Ceux-là sont les plus cyniques, les plus manipulateurs et en réalité les seuls vrais salauds. Je détaillerai plus loin pourquoi.
Ensuite, vous avez les seconds, qui sont tout simplement bernés et manipulés, entraînés dans une émotion grégaire comme le gauchisme culturel sait en engendrer et en activer. Exemplairement, on a vu des braves gens se faire embarquer dans le barrage antifasciste lors des dernières échéances électorales en France, intimidés et effrayés par les injonctions des classes dominantes à sauvegarder l’étant donné. Les élites ont réussi à faire passer pour un moment de révolution citoyenne un mouvement de conservation structuré et organisé depuis le plus haut sommet de l’État par tous ceux qui avaient à perdre d’un changement institutionnel. De nombreux esprits crédules et sympathiques se sont laissés convaincre que les intérêts de la classe au pouvoir étaient symétriques aux leurs, ce qui a permis à tous les politiciens les plus odieux et corrompus de conserver leurs sièges, leurs privilèges et leurs fonctions.
Enfin, il y a les troisièmes, les plus déséquilibrés, les plus fragiles, ceux qui, gobant tout, pourraient prendre la plaisanterie véritablement au sérieux et passer à l’acte.
Je pense à Thomas Matthew Crooks, aujourd’hui décédé, abattu par les forces de sécurité alors qu’il tentait d’assassiner l’actuel président américain en exercice.
Le pauvre garçon avait été persuadé par une frénésie de discours alarmistes qu’en accomplissant ce geste sacrificiel il sauverait son pays, et préserverait l’humanité d’une catastrophe irrémédiable. J’ignore si les véritables responsables de sa mort ont conscience aujourd’hui d’avoir son sang sur les mains. Il est pourtant évident que les imprécations des gauchistes de la première catégorie, agitant continuellement le spectre d'un danger mortel, usant de tous les artifices rhétoriques possibles pour terroriser les âmes sensibles, ont participé à lui armer le bras.
La même chose pourrait arriver aussi chez nous, en France, dans ce pays à la dérive qui comporte son lot de désespérés, d’abrutis, de rageux et de tarés.
Et beaucoup ont des armes chez eux, ou peuvent s’en procurer.
Un ancien premier ministre de gauche avait avoué en son temps que tout était bidon. Que la lutte contre le fascisme était une mascarade, une pièce de théâtre, un numéro de cirque pour intimider et subordonner les masses.
Vingt ans après, le carnaval continue. Et l’objectif sous-jacent est désormais presque assumé. Ces gens ne supportent pas l’idée de perdre une élection, et sont littéralement prêts à tout pour que leur défaite n’advienne jamais.
J’accuse les gauchistes de souhaiter la mort de leurs opposants politiques, et d’inciter les plus abîmés d’entre eux à se salir les mains à leur place.