LFI est considérée, à tort ou à raison, comme une formation islamogauchiste par de nombreux observateurs. Je prends acte dès maintenant que ce ne sera plus le cas d’ici un peu moins d’une décennie.
Certaines inflexions dans les discours des cadres, quelques éléments de langage adoptés lors de leurs interventions télévisées, le choix de la septième de liste pour les élections européennes de 2024, la stratégie politique engagée dès 2019, approfondie depuis, et ses résultats spectaculaires en 2022, constituent autant de signaux faibles d’un changement de ligne qui apparaîtra de plus en plus clairement au gré des événements futurs.
Je prédis que ce parti abandonnera graduellement l’aspect « gauchiste » de son programme pour se concentrer pleinement sur l’option « islamo », beaucoup plus payante sur le plan électoral.
Par clientélisme ou par conviction, peu importe, l’aspect progressiste de leur doctrine sera petit à petit effacé au profit d’un positionnement islamo-conservateur authentique et assumé.
Le gauchisme petit-bourgeois, résiduel, à l’adresse des classes éduquées, n’est que le véhicule de l’hégémonie culturelle, et finira par disparaître. La démographie s’occupera du reste.
Ceux qui, à droite, se gaussent un peu bêtement de l’incongruité de la composition sociologique du mouvement (la fameuse alliance de la carpe et du lapin) n’auront bientôt plus que leurs yeux pour pleurer.
Subtilement, à la marge, la mutation a déjà commencé. Pour s’en apercevoir, il suffira à l’avenir d’être attentif aux détails.
